Pour sa 26ème édition, le PAD Paris, évènement incontournable du design historique et contemporain, s’est tenu du 3 au 7 avril 2024 dans les jardins des tuileries. Coup de cœur pour cette exposition qui, entre autres merveilles, a fait place à l’infini, à travers ses clins d’oeil aux miroirs, aux caléidoscopes et au cosmos.
Place aux Miroirs
Plusieurs galeries ont présenté des œuvres miroir.
Détourné de son usage premier, le miroir est un 1er pas vers l’infini. Pour refléter de belles pièces ou un bel environnement, pour camoufler discrètement, ou encore pour agrandir l’espace, et même le rendre infini en fonction du nombre et de la disposition des miroirs utilisés, le miroir est toujours une bonne idée.
Citons quelques galeries à avoir mis à l’honneur cet accessoire indémodable :
- La maison parisienne a présenté un mur de 15 miroirs réalisés par 15 de ses artistes.
- La galerie Chastel Maréchal a fait du miroir le point phare de son stand avec notamment des miroirs « soleil » de différentes tailles, un miroir dont le cadre est… un miroir, un paravent aux panneaux de miroir, une table en marbre dont le contour du socle et les pieds sont recouverts de miroirs.
- La galerie de Damien Tison met également le reflet à l’honneur, que ce soit sur le mur, sur une table et même sur un très bel escalier.
- Sur d’autres stands, un banc et des fauteuils tentent de disparaître grâce à cet effet miroir et l’effet est tel que l’on se demande si ce camouflage n’est pas en même temps une belle mise en valeur.
Place aux Caléidoscopes
Pour rappel, un caléidoscope est un « petit tube dont le fond est occupé par des fragments mobiles de verre coloré qui, en se réfléchissant sur un jeu de miroirs, y produisent d’infinies combinaisons de motifs symétriques ».¹
Sur le stand de l’Opéra Gallery, l’infini se découvre à travers un jeu de miroir, qui se décline pourtant d’une toute autre manière et intégré à un objet design : un ban. Quoi de plus symbolique qu’un ban pour admirer un point de vue. Dans les jardins publics, le long des promenades en bord de mer, au niveau des points de vue signalés sur les cartes touristiques, vous trouverez toujours un ban pour vous asseoir et contempler le paysage, l’horizon.
Le banc de l’artiste anglo américain Anthony James (truncated Cube bench) hape ainsi notre regard pour nous emporter dans un infini échaffaudé au moyen de structures finement pensées de verre, d’acier et de diodes électroluminescentes.
L’effet est bluffant, la sensation de l’infiniment grand et de l’infiniment petit, pregnante !
La pièce disparaît. Aucune sensation de vide n’est ressentie dans ce plongeon vers l’infini.
A travers son banc au point de vue « caléidoscopé », Anthony James nous fait comprendre l’univers comme architecture savante.
Place au Cosmos
Béatrice Serre révolutionne l’art de la céramique pour s’improviser en déesse du cosmos.
Présentée par la Galerie Gastou dans une scénographie de Joy Herro, le décor de cette exposition « « Cosmosaïque » vous place directement dans l’ambiance : un temple aux 30 piliers, accueille 30 boîtes à bijoux numérotées de l’artiste symbolisant ses 30 années de création. Au cœur de ce temple résonne un Cristal Stellaire.
Les couvercles argentés de ces 30 boîtes sont ornés de pierres précieuses turquoise, lapis-lazulli, cuivre, météorite…
Pour aboutir à ces réalisations, Béatrice Serre travaille les minéraux comme personne. Si elle emprunte aux Grecs de l’Antiquité ou aux Byzantins certaines techniques de découpe et d’assemblage, pour le reste, c’est elle, en véritable déesse du cosmos, qui innove et travaille la matière comme le feraient les éléments sur la planète ou les astres dans le ciel.
Elle crée ainsi des œuvres qui viennent du cosmos, racontent le cosmos et représentent le cosmos.
Dépaysement garanti.
¹ Définition du dictionnaire Le Robert
Creacontact, Ambassadeur des Savoir-Faire.